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Ghislaine Lafleur, ex-aidante de son conjoint et membre du GASO

Stéphanie Ouellet
Stéphanie Ouellet

3 sept. 2022

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Ghislaine est une ex-aidante en deuil de son mari qui était atteint de fibrose pulmonaire et qu’elle a accompagné dans son cheminement pendant 7 ans. Elle se décrit comme une personne ouverte d’esprit et artistique. Ces qualités l’ont aussi aidée dans son métier de massothérapeute qu’elle a exercé pendant plusieurs années avant la pandémie et qui lui permettait autant de donner de l’énergie à son patient que d’en recevoir à son tour lors des séances de massage. Elle décrit d’ailleurs les séances de massothérapie avec chaque client comme une forme de proche aidance qui se différencie beaucoup de celle qu’elle entretenait auprès son mari.

Ghislaine nous explique que malgré le fait que la proche aidance s’était installée dans son quotidien depuis quelques années, c’est vraiment lorsqu’on a annoncé à son aidé qu’il lui restait 1 an de vie qu’elle a senti que son rôle d’aidante qu’elle décrit comme un soldat au combat venait d’embarquer. Elle nous dit avoir eu son énergie écrasée par ce pronostic en plus de l’aide de son entourage et du CLSC qui était nécessaire dans la situation, mais qui lui a fait réaliser que sa vie personnelle s’est arrêtée pendant cette période de 6 mois. Cependant, elle remarque une force qui lui a permis d’avancer dans cette année de course : pratiquer le détachement, c’est-à-dire être en mesure de laisser à l’autre personne ce qui lui appartient. Elle l’a mis en place principalement pour contrer les paroles négatives que l’aidé prononçait tout haut par rapport à sa maladie, ce qui était difficile pour elle de ne pas s’en imprégner.

Ce qu’elle tire de cette proche aidance sur elle-même, c’est à quel point elle a eu du courage et de la force de passer au travers d’une situation avec un aidé qui avait très peu de reconnaissance et qui ne lui a pas donné du beau dans leur relation antérieure de couple, c’est aussi quelque chose qui l’aidait à passer dans les moments plus difficiles en se rappelant qu’elle méritait de se donner du beau. Ghislaine nous affirme que la relation d’aide en individuelle au GASO l’a fortement aidé à comprendre à normaliser les émotions qu’elle vivait, à comprendre certains concepts qui font partie de la réalité des proches aidants et à se donner le droit de prendre du temps pour soi.

Le conseil de Ghislaine est celui-ci : ‘’ Il est important de ne pas s’oublier comme personne à part entière’’ et de ne pas vivre dans les souliers de la personne qui est malade.