La colère : une émotion saine et normale | Groupe Des Aidants du Sud-Ouest
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La colère : une émotion saine et normale

La colère fait partie des six émotions universelles incluant la joie, la peur, le dégoût, la surprise et la tristesse. Chaque émotion a une tonalité affective différente. Par exemple, pour la majorité, la joie est vécue comme étant agréable et la colère comme étant désagréable.

Considérant que la colère fait partie d’un spectre négatif, elle est souvent confondue avec d’autres états négatifs, notamment avec la haine, bien qu’elle soit différente. Il est donc très intéressant de pouvoir les distinguer. Reprenons alors le fait que la colère est une émotion, c’est-à-dire qu’elle est vécue comme une réaction brusque sentie dans le corps possiblement sous forme de tension musculaire. Elle apparait lorsque le corps et l’esprit sont affectés à la suite d’une situation blessante, douloureuse ou menaçante. L’énergie de la colère peut se transformer en moteur de changement. Dans une perspective différente, la haine se nourrit de fantasmes et cherche à désigner un ennemi. Elle consiste à nier l’autre dans son existence de sa liberté et ses droits. Sa nature est destructrice et n’a donc pas de potentiel constructif (p. 33 – Le visage de nos colères – Sophie Galabru).

Dans le même ordre d’idées, il est important de séparer l’émotion de la colère et les gestes impulsifs qui vont suivre la colère. Lorsque celle-ci apparait, elle génère un vif état de tension et celui-ci nous pousse à agir d’une façon nocive. Il peut être tentant par la suite de faire une association entre l’émotion de la colère et sa portée négative, car l’action nuisible suit vite la colère. Pourtant, la colère en soi n’a rien de négatif, elle est une émotion comme une autre, ayant un impact spécifique et différent des autres émotions. Il est donc très commun d’entendre que la colère est mauvaise et à prescrire. Ce discours nous laisse dans une situation d’impuissance, car il est impossible de ne pas ressentir la colère. C’est pourtant une émotion très saine et normale.

La bonne nouvelle est que nous avons du pouvoir sur la réaction qui suivra l’émergence de la colère. Ceci est une nuance très importante à considérer dans le processus d’apprentissage de la gestion saine de la colère. Voici un schéma qui illustre bien la création des émotions et leur parcours.

Voici un schéma qui illustre bien la création des émotions et leur parcours : 

Afin d’illustrer ce parcours des émotions plus clairement, voici un exemple appliqué en contexte de proche aidance :  

  • O (occasion) : La personne aidée n’a pas pris sa médication 
  • I (idées) : Je me dis que la personne ne veut pas s’aider OU je me dis que ce n’est pas juste que la personne aidée ne soit plus en mesure de prendre elle-même la médication
  • É (émotions) : Je vis de la colère envers la personne aidée OU je vis de la colère envers la situation de la maladie 
  • C : (comportements) : J’hausse le ton envers mon proche pour lui faire un reproche OU je contiens la colère et la dirige vers moi parce que je ne sais pas qui d’autre désigner
  • C (conséquences) : L’aidé vit de la tristesse et de l’incompréhension OU je me referme sur moi-même et me critique 

L’exemple ci-dessous démontre que la colère peut être dirigée vers autrui, vers soi ou vers un destinataire plus diffus. Lorsque nous prenons le temps de décortiquer le processus de l’émotion, nous pouvons constater que la colère n’est pas mauvaise en soi, c’est l’action qui suivra qui importe, car c’est sur celle-ci que nous avons du pouvoir. Des choix s’offrent à nous lorsque la colère apparait même s’ils semblent peu présents lorsque l’émotion est vive. La prochaine partie proposera des pistes pour diminuer l’impulsivité qui suit généralement la colère et impacte négativement nos relations. Il existe aussi la possibilité d’utiliser la colère comme un indicateur sain qui nous renseigne sur quelque chose de notre personne : peut-être une valeur qui n’a pas été respectée, un droit qui a été transgressé ou bien le niveau de notre énergie qui est très bas, etc. Si vous êtes intéressé-e à approfondir cette réflexion, nous vous invitons à contacter une intervenante du GASO.

Si vous êtes intéressé-e à approfondir cette réflexion, nous vous invitons à contacter une intervenante du GASO.

Pour ce faire, vous pouvez composer le 514-564-3061 ou nous écrire à info@gaso.ca

Mélanie Branchaud

Mélanie Branchaud

coordination@gaso.ca