Différentes causes peuvent expliquer l’émergence de l’impatience. Tout d’abord, dans le cas d’une personne proche aidante, celle-ci se retrouve à avoir un faible degré de contrôle sur la santé de son proche. En effet, la maladie peut amener un grand lot d’impuissance vécue par les proches. Le besoin d’avoir un minimum de contrôle n’étant pas répondu, la personne proche aidante peut vivre de l’impatience qui traduit le besoin de contrôle non répondu. Les attentes créées par la personne proche aidante peuvent être très légitimes, par exemple, recevoir de l’aide du système de la santé ou espérer que l’aidé coopère davantage. Tout de même, les résultats ne dépendent pas de soi.
Une autre raison qui peut expliquer l’émergence de l’impatience est la difficulté d’accepter la situation actuelle. Par exemple, être témoin des répercussions de la maladie sur l'aidé-e, les discussions avec la personne aidée qui ne sont plus autant profondes, la personne aidée qui ne peut plus faire autant de choses ou qui a un rythme de vie plus lent que nous le souhaiterions. Face à l’aspect difficile de la réalité, une résistance apparait sous forme de l’impatience.
Une autre cause pourrait être le fait que la personne proche aidante a moins de temps pour recharger ses propres batteries et alors est tout simplement moins disponible et tolérante à tout ce qui lui demande de l’attention. Il peut être facile de cesser de répondre à ses propres besoins lorsque nous commençons à prendre soin de quelqu’un. Si nous n’en prenons pas conscience, des signes comme l’impatience peuvent apparaitre comme un indicateur d’un besoin non répondu du proche aidant comme le sommeil, la vie sociale, le besoin de connexion, etc.
En ce qui a trait aux conséquences reliées à l’impatience, comme il a été mentionné précédemment, il est probable que la personne vive aussi des frustrations en lien avec des attentes non comblées. La colère vient nous renseigner sur une attente qui n’a pas été répondue. À long terme, si l’impatience n’est pas reconnue, il est fort probable que le degré de tolérance diminue dans les autres sphères de notre vie. Cela étant dit, cet état d’insatisfaction peut nous mener à faire des gestes impulsifs comme s'énerver dans une file d'attente, se sentir irrité par une personne qui parle un peu trop fort ou se fâcher contre notre amie qui nous demande de répéter.
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